Au cours de la dernière rencontre du parti au pouvoir, le président Mugabe a annoncé l’application prochaine d’une série de mesures qui présagent d’un grand changement pour les acteurs du secteur minier, notamment ceux de l’or et du platine.
Trois mesures importantes ont retenu l’attention de l’opinion publique, consistant à l’interdiction d’exporter du brut en matière de platine, à l’instauration d’un contrôle strict pour l’or ainsi qu’à la restructuration de la ZMDC (Mining Development Corporation),la compagnie nationale du diamant. Les autorités du pays attendent beaucoup de ces mesures, particulièrement le premier point.
En effet, le Zimbabwe est la deuxième réserve mondiale de platine. Il produit déjà 6% de la consommation à l’échelle internationale et envisage une augmentation de sa production annuelle. Aussi, la production de brut ne suffirait-elle pas à tirer profit de tout ce que le platine peut rapporter au pays. C’est la raison pour laquelle les autorités ont estimé que d’ici les deux prochaines années,tous les exploitants devront trouver une solution pour transformer le platine avant son exportation. Actuellement, le platine zimbabwéen est encore acheminé à l’étranger, notamment en Afrique du sud pour être transformé.
En prenant ces mesures, les Zimbabwéens s’attendent à la création de richesse et d’emploi. Ainsi, la chaîne de valeur du platine, profiterait-elle essentiellement au pays.
Une bataille vient d’être lancée, et le président devra faire preuve de sagesse et appliquer ces décisions avec parcimonie pour éviter des dérapages identiques à ceux que le pays a connus avec la réforme agraire.
Ces mesures sont souvent populaires et bien reçues par la classe ouvrière, contrairement aux industriels et les gros producteurs. Néanmoins pour que ces décisions annoncées par Mugabe, soient appliquées, elles devront se faire avec consultation de tous les acteurs concernés.