Afin d’être en mesure de nourrir leurs familles et en proie au désespoir, les paysans centrafricains commercent leurs outils et leurs bétails. En raison de la situation sécuritaire et de l’instabilité politique dans le pays, ces agriculteurs ne peuvent travailler leurs terres pour subvenir à leurs besoins. En fuite, ils sont tous contraints de consommer les semences que lui fournit l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) au lieu de les conserver pour les semis. Selon le directeur de la Division des opérations d’urgence et de la réhabilitation de l’organisation, ces paysans se « retrouvent sans rien pour gagner un peu d’argent ». Pis, les razzias de bétails et de matériels agricoles portent atteinte à leur survie.
L’agriculture reste, en effet, le moyen d’existence de plus de la moitié de la population centrafricaine. Or, la crise, en poussant à l’exode, l’oblige à survivre comme elle peut, sans intrants ni animaux d’élevage. Le prix des denrées alimentaires a flambé sur le marché. Le maïs et le mil ont connu respectivement une hausse de 31 et 70%.
Alarmée par la situation, la FAO et d’autres organisations internationales se sont mobilisées pour apporter les solutions nécessaires à l’urgence alimentaire dans le pays car une nouvelle baisse de la production serait fatale à la population. « La grave pénurie de semences qui touche la République centrafricaine menace des millions de personnes de souffrir de faim », a averti lundi, cette organisation. « Les exportations agricoles, une des sources principales de devises du pays, …, se sont effondrées cette année », a-telle ajouté.