Alors que la nation malgache ainsi que la communauté internationale se ruent au chevet de la commission électorale pour connaitre les résultats définitifs, une ombre se profile dans le paysage du pays. En effet, les résultats provisoires annonçaient Hery Rajaonarimampianina comme vainqueur avec 53,5% des voix. Le camp de Ravalomanana qui soutenait le challenger Jean-Louis Robinson a tout de suite réagi en contestant les résultats. Ce dernier estime que le parti au pouvoir tente d’usurper le siège présidentiel par des manœuvres frauduleuses. Aussi, les partisans de Robinson tirent-ils la sonnette d’alarme face à la CENIT ainsi que la cour électorale spéciale.
Selon les observateurs, la capitale faisait partie des bastions du camp Ravalomanana et il y a donc risque de soulèvement populaire si les responsables politiques n’agissent pas avec maturité. Les propos de Rolland Ravatomanga annonçaient de manière à peine voilée un possible appel au soulèvement populaire en cas de confirmation des résultats. Pour l’heure, la situation reste tendue et le seul moyen de calmer définitivement le jeu serait que le candidat Robinson accepte les résultats provisoires.
Et pourtant ce dernier n’est pas près à agir de la sorte. Au contraire, dans sa dernière communication, il a expliqué que l’organisation des élections ainsi que le comptage des votes ont connu des irrégularités que la CENIT a refusé de prendre en compte malgré ses pressentes requêtes. Après avoir rencontré les représentants du camp Hery, il a demandé un recomptage avec renforcement des mécanismes d’observation mais le camp adverse aurait refusé cette proposition.
Les acteurs politiques doivent intégrer le fait que le pays revient de loin. Tous les efforts consentis risquent de tomber à l’eau si les deux parties ne se mettent pas d’accord. Elles sont dans l’obligation de trouver un accord.