L’ONG américaine Global Financial Integrity a récemment publié un rapport dressant le portrait de la fuite des capitaux pour les pays en développement. Ces fuites s’effectuent de différentes manières, notamment à travers le blanchiment d’argent dans le commerce ou encore par la voie des paradis fiscaux. Le continent africain, particulièrement au sud du Sahara, reste l’une des premières victimes de cette réalité et ce malgré les petits efforts fournis sporadiquement par certains pays.
Pour cette partie du monde, l’ONG explique qu’il y a deux ans, les flux ayant échappé aux contrôles gouvernementaux représentent environ 5,7% du PIB de la région. Contrairement aux idées reçues, les géants du continent sensés être les mieux organisés sont les plus touchés par ces pratiques. Le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Egypte prennent la tête du peloton avec un total de près de 30 milliards de fuites annuelles en moyenne.
Le premier s’arroge la part du lion avec environ 14,2 milliards de dollars perdus tandis que la nation arc-en-ciel de Mandela perd près de 10,1 milliards de dollars chaque année. L’Egypte se place en troisième position mais vient loin derrière ses prédécesseurs avec seulement 3,6 milliards de fuites.
Aussi, GFI a tenu à ressortir dans ce document, le rapport entre ces flux illicites et l’aide internationale reçue par les pays concernés. Celui-ci est de 10 en faveur des fuites. C’est pour dire combien ces régions seraient autonomes en maîtrisant simplement les circuits financiers de leurs territoires. Le plus inquiétant pour l’ONG, c’est qu’elle estime que ces chiffres restent encore relativement bas par rapport à la réalité sur le terrain.
La mise au point de la méthode est nouvelle, elle n’a pas su évaluer les transactions qui se font en espèce. Or plusieurs activités criminelles se règlent en espèce pour justement éviter la traçabilité.