Une récente interpellation des spécialistes burundais sur la fiscalité de leur pays attire l’attention des autorités. C’est au cours d’une rencontre sous le thème de la justice fiscale et économique que le sujet a été abordé avec minutie. Il en ressort que le Burundi est l’un des pays qui accordent le plus d’exonérations fiscales dans la sous-région est de l’Afrique. Sur les 4 dernières années, le pays a offert une exonération d’environ 207 millions de dollars. Le problème, c’est que la distribution de cette somme n’est pas constante pour les années. Au contraire, elle va en augmentant de façon exponentielle. Elle était de 26,75 millions de dollars en 2010, et passée à 44,6 puis 108.28 millions de dollars au cours des deux années suivantes. Les analystes du pays s’inquiètent de ce rythme et se demandent jusqu’où le pays compte continuer dans cette politique.
Par ailleurs, les autorités du pays rappellent que le choix de l’exonération fiscale n’est pas une simple complaisance. Celui-ci a pour but d’attirer l’investissement vers le pays. Cela fait partie d’une batterie des mesures mises en place par le gouvernement dans l’optique de rendre le Burundi plus attrayant pour les IDE en améliorant ses indicateurs et sa position dans le classement du doing business. Pour les observateurs locaux, les deux inquiétudes sont justifiables, et c’est la raison pour laquelle il faudra trouver une juste mesure.
Au-delà de son souhait d’attirer des fonds sur son territoire, le Burundi doit se rappeler qu’il reste un des pays les plus pauvres au monde. L’Etat a donc besoin d’entrées pour résister et faire tourner l’activité économique nationale dans son état actuel, avant de tout sacrifier pour l’avenir. Aussi, une gestion responsable doit accompagner cette politique d’exonération fiscale pour que le pays en profite réellement.