Les 6 prochains mois seront très difficiles pour une partie de la population zimbabwéenne. Le pays entame une période de faim qui va particulièrement toucher les populations rurales. En effet, la baisse de la production agricole associée à une constante augmentation de la population a conduit à une inadéquation criante entre les disponibilités alimentaires et les consommateurs. Dès lors, les prix sur les marchés ont été revus à la hausse, exposant ainsi à la faim les plus démunis. Les organisations humanitaires tentent d’apporter leur aide qui reste insuffisante. En une décennie, les coûts des produits ont doublé tandis que la population a augmenté de plus de 2,2 millions d’habitants.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a annoncé qu’il aurait besoin d’un financement de 80 millions de dollars pour apporter une aide alimentaire suffisante aux victimes de cette pénurie alimentaire. Cependant, au regard des financements limités à la disposition du PAM, celui-ci a été obligé de réduire de moitié les ratios alimentaires distribués aux populations. Jusque- là, le budget de cet organisme ne se limite qu’à 20 millions de dollars. Si les fonds ne sont pas réunis, l’agence des Nations Unies a expliqué qu’elle sera dans l’obligation de procéder à de nouvelles coupes et restrictions dans l’aide apportée.
Selon le gouvernement, les conditions climatiques seraient les principaux responsables de la baisse de production agricole du pays. Des efforts sont consentis par les autorités pour importer des céréales à partir des pays voisins dans le cadre de la lutte contre la pénurie alimentaire. Cependant, d’autres analyses accusent la politique des réformes agraires menée par Mugabe depuis plusieurs années. La confiscation des terres aux fermiers blancs suivie d’une redistribution douteuse aurait conduit à détruire sérieusement le système agricole hérité depuis plusieurs décennies.