Les trois premiers producteurs mondiaux de platine se retrouvent jeudi durement affectés par une grève de durée indéterminée des mineurs sur leurs sites sud-africains. Ces derniers réclament des augmentations substantielles de salaires. Les trois groupes touchés sont Anglo Americain Platinum, Impala Platinum et Lonmin, respectivement numéro un, deux et trois de la production mondiale de platine.
En se basant sur le bon niveau des cours mondiaux du platine, le syndicat radical Amcu, majoritaire dans les mines de platine sud-africaines avec environ 90% des effectifs, réclame un salaire de base de 1150 dollars par mois. Les patrons jugent cette réclamation, qui est presque deux fois et demie le salaire actuel, irréaliste tant le nombre d’employés est élevé à cause de la faible mécanisation de la branche.
La grève concerne plus de 80 000 personnes et le gouvernement sud-africain devrait se pencher sur ce dossier, avec une réunion pouvant rapidement être organisée dès aujourd’hui, vendredi. Le pays a tout intérêt à sortir de cette crise le plus rapidement possible, surtout pour des raisons économiques .
Les mines sud-africaines de platine fournissent environ 70% de la production mondiale. Avec un demi-million de personnes employées et à sa charge 40% des exportations du pays, le secteur minier est le pilier de l’économie sud-africaine depuis la fin du 19ème siècle et représente environ un tiers de la capitalisation de la Bouse de Johannesburg.
Sur le plan social, les craintes d’un basculement du mouvement de grève dans la violence ne sont pas exclues. Certes, pour le moment, la grève se déroule dans le calme, mais celles de 2012, marquées par des affrontements entre grévistes et non grévistes, avaient été particulièrement violentes. En août de cette année, 34 grévistes brandissant des armes traditionnelles avaient été tués par la police dans la mine de Marikana, dans le nord du pays, exploitée par le groupe britannique Lonnin.