Alors que les élections se profilent en mai de cette année, l’affaire du Cashgate pourrait bien coûter cher à la popularité de Joyce Banda, actuelle chef d’Etat du Malawi. A l’origine de l’affaire, une faille dans le système de stockage numérique de l’information financière publique. En effet, les résultats de l’enquête ont révélé que des transactions imaginaires ont été enregistrées pour justifier des retraits d’argents alors que les services concernés n’ont jamais été rendus. D’après les dernières estimations, il s’agirait d’environ 250 millions de dollars, soit près de 15% du budget national. L’implication de hauts cadres gouvernementaux y compris des ministres, avait jeté le discrédit sur l’ensemble de l’œuvre de la présidente Banda.
Au cours de sa campagne, celle-ci avait gagné la réputation de la rigueur et de l’intégrité, chose qui a ramené les bailleurs de fonds sur la place malawite. Cette tache du Cashgate a eu des conséquences aussi bien sur le plan interne qu’externe. Les partenaires avaient décidé de geler leur soutien, soit un pactole d’au moins 150 millions de dollars d’aide au budget national. Cependant, un retour progressif de confiance se met en place et les mesures de suspension d’aide sont en train d’être levées.
Le Malawi dépendant à 40% de l’aide extérieure pour l’exécution de son budget, voilà pourquoi la présidente avait réagi avec fermeté en ouvrant une procédure judiciaire qui toucherait à tous ceux qui de près ou de loin, ont participé au Cashgate, y compris les ministres.
S’il est vrai que la confiance extérieure commence à être reconquise, rien n’est encore sûr pour ce qui est de la confiance interne. C’est à la sortie des 5 prochains mois, que la population devra s’exprimer pour dire si elle fait encore confiance à Joyce Banda pour diriger le Malawi.