Face au surplus de liquidité des banques qui rendait la politique économique de l’ile Maurice inopérante, le gouverneur de la Banque de Maurice (la Banque Centrale du pays), M. Rundheersing Bheenick a exhorté les banques commerciales en début mars, à accorder plus de crédits aux entreprises tout en les menaçant de limiter leurs placements dans les bons de trésor. Cette menace est maintenant mise à exécution car, au cours d’un point de presse mardi dernier ; le gouverneur de la Banque Centrale a annoncé l’introduction d’une limite sur les placements des banques dans les bons du trésor.
En effet, à partir du mois d’avril, un plafond de 15% des liquidités des banques sera applicable pour tout placement dans les bons du trésor (Treasury Bills). Cette limite, selon le gouverneur de la Banque Centrale, devrait inciter les banques commerciales à prêter d’avantage, donc à prendre plus de risques, surtout aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) et autres business qui en valent la peine. Cette mesure devrait aussi inciter les banques à élaborer un marché secondaire pour les bons du trésor, car elles seront alors obligées de constituer des livres de comptes spécifiques pour les bons du trésor.
De plus, pour justifier la tendance notée ces dernières semaines de la Banque Centrale à refuser de vendre des bons du trésor de trois mois, M. Rundheersing Bheenick a soutenu qu’il était trop facile de se contenter d’acheter des bons du trésor, tout en faisant ressortir que les taux pratiqués par les banques commerciales étaient exagérément élevés ; il déclara ainsi que : « 1,73% pour trois mois, c’est inacceptable ». Et selon lui, le métier d’une banque est de prendre des risques, et non pas de placer de l’argent dans des obligations sûres à 100%.