Au Kenya, les perspectives pour le secteur de la canne à sucre sont inquiétantes. Les menaces de tous ordres auxquelles fait face le marché de la canne est en quelque sorte comparable aux différents types de braconnages qui se déroulent en Afrique de l’Est.
Alors que les protecteurs de la faune cherchent à rallier le soutien du public à la cause des éléphants et des rhinocéros, rien ne semble être fait pour mettre à jour et combattre les différents problèmes qui mettent en péril le marché de la canne à sucre dans ce pays.
Cette industrie qui rapporte au Kenya environ 540 millions de dollars par an et fait vivre deux millions de personnes, est exploitée par des petits agriculteurs, à l’ouest du pays, et tombe de plus en plus dans l’illégalité.
Au lieu de partenariats réguliers avec des industriels qui peuvent honorer leurs engagements et soutenir le secteur par la fourniture d’intrants agricoles ou d’aides financières, les agriculteurs se résignent à vendre leurs productions de canne à sucre en bordure de la route à des acheteurs impromptus qui viennent au moment des récoltes. Ce qui fait grimper constamment les prix de la canne. Cette pratique assez inefficace pour une industrie d’une telle ampleur a conduit certains industriels à parler de la « canne braconnage ».
Mumias Sugar Company est l’une des compagnies industrielles qui opèrent dans le domaine. Elle traite les récoltes de plus de 100 000 agriculteurs, soit environ 60 % de la production du pays. Cette compagnie a affirmé avoir subi en 2013 une perte avant impôts de 26 millions de dollars, en raison des importations illégales et de la « canne braconnage », qui constitue le défi majeur de ce secteur.
Pour l’heure, il n’y a vraiment pas de stratégie efficace mise en œuvre pour contrecarrer ce phénomène et le changement pourrait prendre des années.