Au Kenya, un nouveau système qui offre aux petits agriculteurs des crédits à moindre coût en échange de mesures écologiques, soutient les initiatives paysannes tout en améliorant la conservation de l’environnement.
L’idée est née des efforts d’Abdias Ngigi, un ingénieur agronome kenyan, indigné face au malheur des petits exploitants agricoles en faillite, victimes de mauvais crédits, et qui se retrouvent expropriés au profit de certaines coopératives de corruption. Il avait quitté son poste bien rémunéré au Care International pour se lancer dans une initiative privée qu’il estimait pouvoir changer le sort des petits agriculteurs du Kenya. Cet ingénieur a réalisé, en dehors de quelques grandes exploitations commerciales, la majorité des terres divisées en milliers de petites parcelles, situées pour la plupart sur des pentes où l’érosion des sols a des conséquences sévères.
Ngigi a conclu que les agriculteurs avaient besoin de conseils techniques pour la conservation des sols, mais aussi de financement, afin d’assurer la productivité des fermes à long terme. Il a donc imaginé un régime de prêts verts qui fournirait des crédits à moindre coût en échange de mesures de conservation simples. Celles-ci comprennent la plantation des bandes enherbées dans les champs en pente et la conservation et la plantation d’arbres, un moyen efficace pour prévenir l’érosion des sols.
Selon les témoignages recueillis auprès des agriculteurs, les résultats de cette initiative sont encourageants. Nombreux sont ceux qui avaient peur d’emprunter de l’argent et qui ont changé d’idée après avoir été informé du programme de Ngigi et ses associés. En dépit de sa portée encore limitée, le but que se sont fixé ces ingénieurs est de faire du besoin de crédit un moyen contribuant à une meilleure gestion de l’environnement.