Les résultats d’une enquête menée en 2013 par le Pew Research Center, un think tank américain, sont sans équivoque : le Kenya occupe la première place sur le marché mondial du paiement mobile. Selon cette étude, 68% des Kenyans disposant d’un téléphone cellulaire ont affirmé effectuer régulièrement des opérations de paiement ou de réception d’argent via leur appareil mobile.
S’il n’est certainement pas le premier, en termes de volume des transferts en comparaison avec les grandes économies du monde, le marché kenyan enregistre le plus fort taux de pénétration du mobile-money. Même, aux Etats-Unis, seuls 35% des utilisateurs de téléphonie mobile effectuent des transactions d’argent mobile, alors que 61% d’Américains utilisent la banque en ligne.
En Russie, malgré le nombre inestimable de citoyens détenteurs de téléphones portables, seulement 24% d’entre eux utilisent leur appareil pour effectuer des transferts d’argent mobile.
Les pays africains sont également très loin du record kenyan. En Ouganda voisin, ce n’est que la moitié des utilisateurs d’appareils cellulaires qui effectuent des paiements à partir de leurs téléphones.
En Afrique du Sud et au Sénégal, ce taux est respectivement de 29% et de 24%. Selon le Pew Research Center, la clé du succès remarquable du Kenya en matière de transfert d’argent mobile se trouve en partie dans le service M-Pesa, proposé par l’opérateur britannique Vodafone et sa filiale Safaricom. Le M-Pesa offre à ses utilisateurs la possibilité de transférer jusqu’à 500 dollars à faible coût à partir d’un téléphone portable.
Un point de vue partagé également par la Banque Mondiale qui estime que le faible coût du service a permis aux Kenyans pauvres d’avoir accès aux services financiers formels. L’exemple du Kenya confirme l’importance des opportunités qu’offre le marché africain pour le secteur du mobile-money.