Cette fois, la pomme de discorde est vraiment consommée. Il est maintenant clair que Hery Rajaonarimampianina ne sera pas le Dimitri Medvedev africain. Alors que la tension entre le nouveau président malgache et son mentor se faisait en arrière plan depuis les résultats des élections, Andry Rajoelina est monté au créneau en accusant publiquement Hery de manque de loyauté envers ceux qui l’on conduit au pouvoir.
C’est la raison pour laquelle le président de la transition a annoncé qu’il renonçait à briguer le poste de premier ministre alors que sa famille politique, le Mapar dispose de la majorité nécessaire pour désigner le premier ministre. Les propos d’Andry ont été très durs, allant jusqu’à qualifier l’attitude de Hery de trahison et insinuant un possible retrait du Mapar de la majorité présidentielle.
Cependant, d’autres cadres du parti à l’instar de Julien Razafimanazato ont commencé à réagir en défendant le nouveau président et relativisant les propos d’Andry. Pour les observateurs, Hery tente de faire d’une pierre deux coups. Son objectif est à la fois de se libérer de l’emprise du président de la transition qui se voulait très présent et de réussir la réconciliation pour mener toute la classe politique malgache dans sa vision des 5 prochaines années.
Dès son accession à la magistrature suprême, il a tendu la main à l’opposition et s’est posé en rassembleur. Cette démarche est tout à son honneur, mais le prix à payer pour réussir sa politique de rassemblement serait peut être de perdre le soutien inconditionnel de ses amis d’hier.
Le président Hery ne devrait pas prendre à la légère le mécontentement de certains cadres du Mapar. Ce dernier est le mieux représentatif et pourrait rendre sa tâche très difficile au moment voulu.