En Ouganda, le vieillissement des oléoducs est à l’origine de pénuries répétées de carburant qui entraînent régulièrement des augmentations des prix et menacent de paralyser l’économie de ce petit pays enclavé d’Afrique de l’Est.
La semaine dernière, le pays a connu un choc imputable aux problèmes d’approvisionnement en produits pétroliers survenus au Kenya voisin et qui affectent même le réseau de transport des marchandises dans la région. L’insuffisance de carburant avait provoqué une panique chez les automobilistes dans certaines grandes villes du Kenya et favorisé la hausse des prix, avec leur répercussion sur le territoire ougandais.
Contrairement au Kenya où les prix de détail des produits pétroliers sont plafonnés, ceux en Ouganda, ne le sont pas. Ce n’est pas la première fois que le pays connaît chocs en besoins de carburant, et comme dans les cas antérieurs, le système d’approvisionnement en pétrole du Kenya est en partie responsable de ces pénuries.
Le nouveau système d’approvisionnement mis en place dans la zone douanière unique est essentiellement mis en cause. Les commerçants de pétrole qui exercent leurs activités au Kenya et en Ouganda pointent du doigt les contraintes rencontrées sur l’oléoduc Mombasa – Nairobi – Eldoret utilisé pour acheminer les produits destinés à l’Ouganda.
En effet, la ligne allant de Mombasa à Nairobi, connue comme la ligne n°1, est vieille de 40 ans et devient archaïque pour assurer les approvisionnements. De plus, à partir de la ville d’Eldoret, le carburant doit être transporté par voie routière jusqu’en Ouganda. C’est pourquoi lors de la dernière réunion de la Communauté d’Afrique de l’Est, les chefs d’Etats de la région ont validé les processus de passation des marchés pour la construction d’un oléoduc Eldoret-Kampala (Ouganda), qui devrait par la suite atteindre Kigali au Rwanda. Lors de cette rencontre, la compagnie kenyane des oléoducs a été choisie pour construire une nouvelle ligne en remplacement de la vieille ligne n°1.