Quatre-vingt-dix millions de dollars, telle est la somme que le Banque Mondiale s’apprêtait à verser à l’Etat ougandais. Cet argent devrait être injecté dans le système de santé national, qui fait face, ces dernières années, à une progression inquiétante de la mortalité maternelle et de la prévalence du VIH-sida.
Contre toute attente, l’institution financière internationale a annoncé jeudi la suspension de ce prêt et son report à une date indéterminée. Et pour cause, la controversée loi anti-homosexuels promulguée en début de semaine par le président ougandais, Yoweri Museveni. Le porte-parole de la Banque mondiale, David Theis, a indiqué que le projet de financement est différé pour être réexaminé. Il deviendra effectif une fois que l’on est assuré que la nouvelle loi ne porte pas atteinte aux objectifs de développement, motif principal du prêt.
Pourtant la Banque Mondiale est connue de tout temps pour sa neutralité traditionnelle affichée. Mais cette fois-ci, il en va bien autrement. Le président de l’institution, Jim Yong Kim a fait notifier à tout son personnel, la détermination de la BM à assurer la sécurité de tous ses employés et son opposition ferme à toute sorte de discrimination. La réaction de cette institution, qui a tout l’air d’être répressive envers les autorités ougandaises n’est pas la seule. Au courant de cette semaine, plusieurs pays occidentaux ont également suspendu leurs subventions budgétaires pour le même motif. Le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas, entre autres, ont ainsi annoncé le retrait de millions de dollars d’aides au gouvernement ougandais, en attendant que celui-ci adopte le chemin du changement.
Toutefois, la BM soutient encore l’Ouganda, l’un des pays les plus pauvres au monde, un certain nombre de projets dont le un montant global est estimé à 1,56 milliard de dollars.