Finie l’idylle de la période électorale. Le nouveau président malgache doit faire face à la gestion économique et politique de son pays. Tandis que la question du premier ministre reste encore en suspens, le pays doit lutter contre les conséquences d’une invasion de criquets et une sécheresse qui pourraient exposer près de 13 millions de personnes à une grave insécurité alimentaire. Appelée à l’aide, la Banque Mondiale a accepté de porter secours à Antananarivo, en lui accordant une enveloppe d’environ 75 millions de dollars. Il s’agit d’un crédit IDA (Association internationale de développement) affecté au projet d’urgence pour la sécurité alimentaire et la protection sociale.
Pour les analystes, cette situation est la conséquence de plusieurs facteurs, hormis la sécheresse, elle-même. En effet, la crise politique constitue l’un des plus importants facteurs qui ont attiré l’attention des gouvernants ainsi que le manque de ressources de l’Etat.
Les programmes de prise en charge permettant de faire face à la sécheresse n’ont pas été efficacement élaborés. Le pays se retrouve donc démuni de ressources financières et tente de limiter les dégâts avec divers programmes d’urgence.
La crise n’est pas encore terminée en affectant sévèrement le pays. Tant que le nouveau président n’aura pas un Premier ministre avec son gouvernement pour un fonctionnement normal des affaires, Madagascar continuera à tourner au rythme des urgences avec un seul pilote à bord : le président. Cette situation porte préjudice, aussi bien à la vie sociale qu’à l’économie malgache.
Néanmoins, l’aide apportée par la Banque Mondiale permettra de créer 837 sites de nutrition communautaire qui seront principalement déployés dans les régions touchées par la sécheresse. Actuellement, le quart de la population malgache vit en-dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 1,25 dollar de subside par jour.