Alors que l’Occident se démène pour lutter contre l’évasion fiscale, l’Afrique reste encore insensible à cette question et permet aux entreprises connues pour ces pratiques, de s’installer tranquillement sur le continent. Tels ont été les propos du vice-président zambien qui s’est exprimé lors ‘une conférence de l’Association internationale des procureurs (AIP) des pays africains et de l’océan Indien à Livingstone. Pour l’homme d’Etat, il s’agit d’une inquiétude pertinente qui serait d’ailleurs partagée par plusieurs et « les gens se mettent en colère quand l’argent quitte ainsi l’Afrique », a-t-il déclaré.
Le thème de la conférence touche au rôle des procureurs africains sur la lutte contre la criminalité financière et un compromis équitable entre l’Afrique et les pays dits développés. Les sociétés dans le collimateur sont particulièrement concentrées dans le secteur extractif. Elles sont accusées de dégradation environnementale en plus de magouilles financières.
La solution préconisée par le vice-président consiste à ne plus accorder d’agréments aux entreprises cataloguées dans ce sens, qui s’installent dans des paradis fiscaux n’ayant même pas de traité d’extradition en partage avec les nations du continent noir. A l’issue de cette conférence d’une semaine, les organisateurs espèrent que les différents partenaires pourront échanger en termes d’expérience et établir un réseau de cohérence sur les questions de criminalité financière et de dégradation environnementale.
Pour les analystes, l’organisation de cette conférence n’est pas anodine. Elle tombe à point nommé et s’inscrit dans la dynamique occidentale qui fait la guerre actuellement aux fameuses pratiques dites « d’optimisation fiscale ». Si cette bataille a trouvé écho en Afrique, alors le message est clair : ces géants mondiaux qui ont toujours su comment glisser entre les mailles du filet, ils se verront traqués partout où ils se trouvent.