Face à la sécurité alimentaire, le « désamour chronique » entre Mugabe et l’Occident ne fait pas le poids. En effet, l’Union Européenne vient d’annoncer qu’elle allait accorder près de 29 millions de dollars pour aider ce pays à faire face à la situation alimentaire inquiétante qui y sévit. Ce financement servira spécifiquement au secteur agricole suivant 4 axes :
Il s’agit de l’amélioration des pratiques de culture et d’élevages, de son extension, d’un soutien pour la recherche ainsi que de mise en place de partenariat public-privé. Pour réaliser ce projet, l’UE bénéficiera également du concours de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Près de 70% de la somme accordée sera gérée par le FAO, dans le but de renforcer la productivité ainsi que les capacités de commercialisation des petits agriculteurs du Zimbabwe. L’organisme a expliqué qu’il compte surtout s’attaquer aux activités de soutien à l’irrigation et à la production animale.
Ce pays dispose d’un potentiel d’irrigation qui reste mal exploité. D’après les experts du FAO, cette sous-exploitation est généralement liée à des difficultés techniques et financières. Sur les 16400 ha de terres équipées de système d’irrigation, seulement 10000 ha en profitent. Pour le reste, le système n’est pas opérationnel. Le programme du FAO permettra d’étendre cette opérationnalité, à environ 1000 ha.
Le programme cible 40.000 agriculteurs des régions de Nkayi et Lupane qui sont les plus exposées à des risques de pertes de production. Les précipitations y sont très faibles avec des périodes de sécheresses fréquentes. Les projections en début d’année montraient que 2,2 millions de Zimbabwéens seraient exposés à une crise alimentaire au cours des premiers trimestres de cette année.