Le Tchad a décidé le retrait de ses soldats déployés en Centrafrique. La Misca est actuellement en train de se préparer à une éventuelle flambée de violences qui pourraient reprendre, suite à l’application de cette décision.
Toutes les communautés, chrétiennes comme musulmanes, appréhendent le départ des soldats tchadiens, mais la peur est évidemment plus forte chez les musulmans. Dans la dernière enclave musulmane de Bossangoa, à 305 kilomètres au nord-est de Bangui, les musulmans se plaignent d’exactions, pillages et tueries, commis par les milices anti-balaka, alors que les soldats tchadiens y effectuent encore des patrouilles. Ces derniers, après avoir déjà réduit leurs activités sur le terrain au minimum, sont en train de préparer leur paquetage.
La Misca, la mission de l’Union africaine en Centrafrique, est en train de procéder à une réorganisation de ses contingents pour poursuivre sa mission en vue d’assurer la protection des musulmans qui attendent de fuir vers le Tchad. Les chrétiens également craignent des représailles, particulièrement dans le nord de Centrafrique où, même s’ils sont nettement moins actifs ces derniers temps, les anciens rebelles Séléka sont toujours présents.
Les 850 soldats tchadiens qui avaient été déployés dans le pays dans le cadre de la mission d’intervention africaine, ont entamé leur retrait depuis le début de ce mois. Les autorités tchadiennes avaient justifié cette décision par les accusations, qu’elles affirmaient sans fondement, de complicité des soldats tchadiens avec des membres de l’ancienne rébellion Séléka.
Le porte-parole du gouvernement tchadien Hassan Sylla l’a répété sur les ondes de RFI. Pourtant, l’ONG internationale Human Rights Watch a récemment publié un rapport qui confirmait cette complicité ;un rapport que les autorités tchadiennes assurent qu’il ne contient aucune preuve matérielle.