Après un long bras de fer entre l’actuel président et le président de la transition, Madagascar a enfin trouvé son Premier ministre en la personne du docteur Kolo Roger. La nomination n’a pas été au goût de tout le monde et la hiérarchie du Mapar, parti du président sortant Andry Rajoelina n’a pas manqué de signaler que la procédure ayant conduit cette nomination, viole la Constitution. En effet, les textes de la République prévoient que le Premier ministre doit être issu du parti majoritaire à l’assemblée et sa nomination est faite sur proposition de cette instance. Et pourtant le Mapar, premier groupe parlementaire affirme ne pas l’avoir présenté dans sa liste.
Pour le camp du président Hery, le docteur Kolo a été proposé par un groupe de 93 députés issus de partis différents et cela suffit largement en termes de majorité. Les interprétations restent divergentes sur le fait que la majorité présentée doit être celle d’un groupement constitué avant les élections. Malgré les protestations du Mapar, le premier ministre désigné est en train de constituer son cabinet. La question qui brûle actuellement les lèvres de tous les observateurs est celle de savoir si le Mapar allait basculer à l’opposition.
Selon des sources proches du parlement, une telle position est difficilement envisageable. 30 députés du Mapar auraient déjà exprimé leurs désirs de travailler avec le régime en place, indépendamment des positions officielles du parti. Si Rajoelina ne réagit pas, il aura perdu le bras de fer qui l’opposait à son adversaire lors des dernières élections. L’ex-président voulait garder de l’ascendant sur le nouvel arrivant, mais il s’avère que ce ne sera pas possible. La pomme de discorde entre les deux a été consommée, et il y aura forcément un vainqueur et un soumis.