Maroc Telecom a tenu hier mardi son Assemblée générale à Rabat, dans le contexte d’un changement d’actionnaire après l’accord de cession par Vivendi à l’émirati Etisalat, des 53% de capital que le groupe français détient dans l’opérateur marocain.
Les négociations entre Vivendi et Etisalat ont duré presque une année et ont abouti, en novembre 2013, à un accord de cession pour 4,2 milliards d’euros. L’importance du montant s’explique par les enjeux que représente Maroc Télécom, l’une des entreprises les plus rentables du conglomérat français. Depuis sa création en 2001, Maroc Telecom a en effet mené une politique résolument imaginative et de proximité, qui a profondément changé le paysage des télécommunications au Maroc. A la faveur d’un management anticipatif de son président Abdeslam Ahizoune, un ingénieur télécom formé à Paris, l’opérateur a réussi à drainer une clientèle chiffrée à plus de 37 millions en 2013. Sur ce nombre, 17 millions sont situés dans d’autres pays d’Afrique où Maroc Telecom s’est implanté: Mauritanie, Mali, Gabon et Burkina Faso. Le groupe cherche à se développer dans d’autres pays du Continent, aussi bien francophones qu’anglophones.
Grâce à un impressionnant développement sur les divers segments, particulièrement le mobile, l’Internet 3G et d’autres produits numériques, Maroc Telecom est devenu l’un des principaux opérateurs des télécommunications en Afrique. Si le déploiement du groupe en Afrique lui a offert un important relais de croissance, avec 27% du chiffre d’affaires réalisé dans les quatre autres pays africains en 2013, cette ouverture sur le Continent fait toutefois partie d’une stratégie plus large.
L’implantation de Maroc Telecom en Afrique s’inscrit en effet dans le cadre d’une large ouverture des entreprises marocaines sur le Continent au cours des dernières années. Le Maroc qui se positionne en porte d’entrée des investissements internationaux en Afrique, a fait du partenariat sud-sud un choix résolu. Dans la plupart des pays d’Afrique occidentale et d’Afrique Centrale, de nombreux opérateurs marocains ont pris des participations dans des entreprises locales, ou injecté des capitaux. Les secteurs concernés vont des banques aux télécommunications, en passant par les assurances, les BTP, les mines, le phosphate…