L’Afrique du Sud est en pleine commémoration des 20 ans de la fin de l’apartheid. Mais, en réalité, la ségrégation raciale a laissé la place aux inégalités sociales, qui n’ont cessé de croître en l’espace de toutes ces années.
En matière de justice, l’ANC, la formation politique au pouvoir depuis 1994, a accompli de réelles avancées. Mais, pour ce qui est du volet social, le bilan n’est pas aussi flatteur et les inégalités, de plus en plus croissantes, sont évidentes. Les richesses sont détenues par les Blancs, les Indiens et quelques nouveaux nantis noirs.
Face à ces inégalités la grande partie des Sud-africains noirs vivent dans la pauvreté. Pour preuve, les revenus mensuels des ménages noirs en 2011 étaient, en moyenne, de 530 dollars, soit de six fois inférieurs que ceux des foyers blancs.
En outre, la rémunération nette chez les Noirs est, en moyenne, de 260 dollars tandis qu’elle atteint 1 100 dollars pour les Blancs. Presque la moitié des Sud-africains vivent sous le seuil de pauvreté. Ce contraste est également visible en matière d’urbanisation. Il n’est pas rare de remarquer, à proximité d’un bidonville, de luxueuses villas. Curieusement, quand les plus pauvres manifestent contre le gouvernement, c’est pour exiger autre chose que les fortunes des plus riches, mais la fourniture en électricité, en eau, construction des toilettes, entre autres.
Ces disparités ont certainement contribué à faire baisser la popularité de l’ANC. D’autant plus que le parti au pouvoir est soupçonné de corruption.Mais, surtout, parce qu’en deux décennies aux commandes, cette formation politique n’est pas parvenue à créer suffisamment d’emplois et endiguer la misère.
La question de la redistribution des terres fait également partie des revendications d’une partie de la population contre l’ANC, vu que seulement 5 % de ces terres ayant été expropriées.