Le MDC, principal parti de l’opposition au Zimbabwe s’effrite. Un bras de fer ouvert a déjà commencé entre l’ancien premier ministre Morgan Tsvangirai et son ministre des Finances Tendai Biti. La semaine dernière, une dissidence avec plusieurs poids lourds du parti, s’est clairement exprimée en demandant le départ de l’actuel leader national et chef du parti. Une procédure de vote a été initiée dans le but de le destituer pour violation de statut et incitation à la violence ; mais les fidèles de l’ex-premier ministre l’on rejetée, qualifiant la procédure de nulle et non avenue sur le plan légal.
Pour la faction sous la houlette de Tsvangirai, il s’agit d’une manipulation du parti au pouvoir qui arrive à semer la zizanie dans l’opposition avec des infiltrés. Cette instrumentalisation de certains cadres du MDC permettrait donc à Mugabe de consolider son pouvoir tandis qu’éclate la seule vraie opposition qui s’est longtemps dressée contre lui. Ces tensions internes durent déjà depuis plusieurs mois, les dissidents accusent d’ailleurs Tsvangirai d’avoir cautionné une agression contre la personne de Mangoma, par ses fidèles sympathisants. Au regard de la situation, il est clair que le parti se dirige vers un scenario qui verra naître deux partis issus du MDC.
Cet éclatement fragilisera l’opposition et désorientera la partie de la population qui s’est identifiée en lui. Au premier tour des élections de 2008, Morgan Tsvangirai en tant que candidat du MDC avait réussi à finir en tête de la course électorale face à Mugabe. Cependant, le MDC avait accepté une cohabitation pour éviter un bain de sang ou une guerre civile. Malheureusement, après la cohabitation, le parti avait perdu de sa supériorité en perdant lamentablement les élections de 2013. Cette nouvelle dissension vient lui porter un coup dur à son influence au sein de ses partisans.