Mardi dernier, plusieurs centaines de ressortissants de la RDC sont arrivés à Kinshasa, en provenance du Congo-Brazzaville. Ces rapatriements, fréquents depuis le début du mois, s’inscrivent dans le cadre d’une opération policière visant les étrangers en situation irrégulière au Congo-Brazzaville.
En début d’après-midi, ils étaient des centaines à débarquer au port de Kinshasa. Personnes âgées, jeunes, femmes et enfants étaient ensuite embarqués à bord de bus spécialement affrétés par les autorités locales, et conduits dans une mairie de Kinshasa pour recevoir de l’assistance sociale. Des centaines de Congolais sont ainsi quotidiennement rapatriés, depuis que les autorités du Congo-Brazzaville ont lancé, il y a un mois, l’opération « Mbata ya bakolo » (« La gifle des aînés » en lingala). visant les étrangers en situation irrégulière, et plus particulièrement ceux de l’ancien Zaïre. Selon les autorités de Kinshasa, environ 3000 personnes sont rapatriées quotidiennement.
Officiellement, cette vague de rapatriements fait suite à la montée inquiétante de la délinquance au Congo- Brazzaville. L’opération, censée se dérouler dans les règles de l’art, n’est pas exempte de quelques bavures. A en croire l’ONG de défense des droits humains « La Voix des sans Voix », les autorités de Brazzaville ont par moment abusé de leur pouvoir pendant l’opération. La police de Brazzaville a reconnu qu’il y a eu des excès pendant l’opération, et que 17 de ses membres ont été radiés pour leurs mauvais agissements.
En raison de la situation économique peu reluisante de la RDC, des milliers de ses ressortissants ont choisi d’aller vivre au Congo-Brazzaville voisin, où ils espèrent mener une vie meilleure. Mais, depuis un certain temps, un climat d’hostilité vis-à-vis des « zaïrois » s’est fait sentir. C’est en tout cas, l’explication que fournissent certains rapatriés, pour justifier leur décision de rentrer au pays d’origine.