Au Togo, la question des réformes politiques annoncées depuis des années, anime de plus en plus la classe politique et ne manque d’ailleurs pas d’envenimer parfois les rapports entre le pouvoir et les partis de l’opposition.
Toutes les attentions se focalisent sur le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé qui ne paraît pas assez convaincant dans sa volonté d’aller jusqu’au bout des réformes en cours. A l’occasion de son discours du 26e avril dernier, la veille de la fête d’indépendance du Togo, le président était particulièrement attendu sur cette question, notamment l’ouverture d’un dialogue national en vue de l’application du reliquat de l’Accord politique global. Mais celui-ci s’était arrangé, pour esquiver le sujet, se contentant d’appeler « la classe politique togolaise à dépasser les calculs partisans et les préoccupations électoralistes ».
Pour le reste, le chef de l’Etat a été évasif sur ces réformes politiques qui concernent, entre autres, la révision du mode de scrutin et la limitation du nombre des mandats présidentiels. Interrogé le samedi 03 mai sur Fréquence 1, une chaîne de radio togolaise, l’Ambassadeur de l’Allemagne au Togo, Joseph Weiss, s’est prononcé en faveur de la mise en œuvre de ces réformes dans les plus brefs délais, estimant que plus le temps avance, plus les choses deviennent difficiles.
En effet, le climat politique se dégrade peu à peu et les difficultés se multiplient, tant sur le plan politique que social où l’on constate des manifestations presque chaque semaine, notamment dans la capitale Lomé.
Face à cette crise qui prend constamment de l’ampleur, le gouvernement togolais doit assumer une pression budgétaire importante. Le pays a engagé un certain nombre de projets d’urbanisation et de modernisation de ses infrastructures, et devient pour les bailleurs de fonds, le moyen d’exiger la mise en place d’une bonne gouvernance.