La direction du Polisario semble faire une descente aux enfers sur fond de nombreux échecs diplomatiques et une croissance des contestations populaires dans son propre fief à Tindouf.
Après leur cuisant échec à l’Onu qui a renouvelé fin avril le mandat de la MINURSO sans élargir, comme le souhaitait le Polisario, ses attributions au contrôle des droits humains au Sahara Occidental, le retrait de plusieurs pays de leur connaissance à la république sahraouie «RASD», les dirigeants du Polisario se trouvent depuis le début de 2014, confronté à de vives et inhabituelles contestations populaires menées sur tous les fronts dans les camps de Tindouf.
La dernière contestation en date s’est produite ce dimanche 11 mai dans le camp de Laayoune, où des sources sûres, rapportent que près d’un millier de jeunes ont saccagé et incendié les bureaux du siège de la wilaya de Laayoune.
Les manifestants très en colère contre le refus du wali d’autoriser les habitants du camp, à ouvrir de petits commerces, ont agressé ce dernier lui infligeant plusieurs coups et blessures avant de mettre le feu dans sa voiture.
L’émeute a éclaté lorsque les habitants du camp ont appris l’arrestation, jugée abusive, d’un jeune dénommé Boumerrah, qui insistait malgré l’interdiction de la wilaya, à construire une échoppe dans la localité de Haggounya sur la route conduisant à Tindouf.
La foule des jeunes contestataires était déchainée à tel point que les responsables locaux qui craignaient pour leur propre vie, ont appelé le QG du Polisario à Rabouni pour leurs envoyer d’urgence des renforts. Une fois sur place les milices armées ont finalement réussi à disperser les manifestants. Bien que présentes sur les lieux, des unités de l’armée algérienne ne sont pas intervenues, mais se contentaient de suivre de loin l’évolution de la situation.
Contactés par téléphone, des militants du «mouvement des jeunes pour le changement» assurent que ce n’est que partie remise. Ils affirment être déterminés à poursuivre leur lutte jusqu’à l’obtention du départ du chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz et de sa vieille garde. Ils reprochent à ces derniers d’avoir échoué durant quatre longues décennies, à trouver un règlement négocié qui mettrait fin au conflit du Sahara Occidental et au calvaire des populations sahraouies.