Au Soudan, Sadek al-Mahdi, leader du parti d’opposition Oumma, a été arrêté samedi dernier, après avoir accusé un groupe paramilitaire d’exactions sur les civils au Darfour. Cette arrestation, fortement dénoncée par les opposants, vient porter un coup dur au dialogue national, actuellement en cours.
Sadek al-Mahdi a été interpellé samedi, à son domicile par des agents de la sécurité d’Etat. Il avait déjà été entendu par la Cour de sécurité d’Etat jeudi, après une plainte déposée contre lui par le Service national de renseignement et de sécurité (NISS). Ce dernier lui reproche d’avoir accusé à tort le groupe paramilitaire RSF (Rapid Support Forces) de viols et de violences dans la région du Darfour. Les chefs des RSF ont fermement démenti ces accusations, qu’ils qualifient d’ « allégations mensongères ». Mais il n’empêche que les RSF ont déjà été accusés par la Mission ONU-Union Africaine pour le Darfour, d’attaques contre les populations. De même, l’Union Européenne a plusieurs fois dénoncé les agissements de cette unité paramilitaire.
L’arrestation de M. Mahdi a suscité de vives réactions au sein de son parti. Pour Mme Sara Nadjallah, secrétaire générale du parti, cette arrestation met à mal le bon déroulement du dialogue national. « En arrêtant Mr Sadek al-Mehdi Mahdi, le régime a retiré ses promesses de dialogue et est revenu à la case départ », a-t-elle commenté. Elle a par ailleurs annoncé l’intention du parti Oumma de rompre avec le dialogue national. Dimanche, de nombreux partisans se sont rassemblés au siège du parti à Omdourman, pour manifester contre l’arrestation de leur leader.
Le dialogue national a été initié par le président Omar El Béchir en janvier dernier, après la vague de manifestations survenues dans le pays en septembre 2013. Il s’agit d’une politique de réconciliation entre les principales formations politiques du pays, en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale.