Le Malawi se trouve actuellement au bord d’une sérieuse crise politique, après l’annonce de l’annulation par la présidente sortante, des scrutins tenus le 20 mai dernier. Selon le communiqué présidentiel, les élections ont été entachées par des graves irrégularités et des fraudes massives. La présidente a donc décidé d’annuler les élections et d’en organiser des nouvelles dans 90 jours. Cette décision n’a pas été du goût de tout le monde étant donné que la justice du pays n’a pas soutenu la présidente, mais lui a demandé de retirer cette annulation et laisser le déroulement des élections.
La présidente ,voyant les résultats en sa défaveur, a vite fait d’interrompre le processus électoral. En effet, jusque-là, 30% des bulletins ont été dépouillés et les résultats provisoires plaçaient son adversaire, Peter Mutharika en tête avec environ 42% des voix, suivi de Madame Banda avec seulement 23%. Or, le mode de scrutin choisi est à tour unique. Le candidat sortant avec le plus de voix que les autres au premier tour ,est d’office qualifié président de la république. Pour l’heure, la communauté internationale ainsi que les offices des Nations unies ne se sont pas fermement prononcés, appelant la population ainsi que les candidats au calme.
Il est difficile de se prononcer de prime à bord sur la véracité des propos de la présidente. Une chose est sûre : en optant pour la rigueur et l’intransigeance, elle s’est créé beaucoup d’ennemis même au sein de son propre clan. Elle est vue comme une présidente orientée vers l’extérieure, à l’écoute des exigences des partenaires et non du peuple. Elle s’est distinguée par ses bons résultats économiques et son intégrité. Malheureusement l’affaire du Cashgate a complètement terni cette image.