Depuis 2003, le Libéria a tourné une page sombre de son histoire, en mettant fin à quatorze années de guerre civile, avec plus de 250 000 morts. Depuis plus de dix ans après, le pays est encore hanté par les démons de son passé et se trouve incapable de conserver cette stabilité précaire et une paix toujours fragile.
En dépit d’intenses efforts déployés par le gouvernement de ce pays, appuyé par la communauté internationale, la grogne sociale reste omniprésente. Aussi bien du côté des ex-rebelles que celui des veuves des soldats morts dans les combats, leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Selon Sekou Damateh Conneh, ancien dirigeant du mouvement Libériens Unis pour la Réconciliation et la Démocratie (LURD), une faction rebelle aujourd’hui dissoute, dans les rangs des ex-rebelles la frustration et la colère se font de plus en plus papable. Abandonnés à leur sort, sans ressources et sans emploi, ils pourraient être tentés de reprendre les armes, surtout qu’aucun programme n’a été mis en place pour améliorer leur situation. Certains d’entre eux souffrent de maladies, d’addiction à la drogue, et plusieurs sont des anciens enfants soldats.
De nombreux pays qui ont connu des conflits armés, les ex-combattants ont souvent été insérés dans les forces de la police et dans l’armée. Au Libéria, ce n’est pas le cas.
Depuis la fin de la guerre civile, les médiations Nations unies ont permis de désarmer environ 100.000 combattants, avec la promesse d’un accès gratuit à des formations socio-professionnelles, en plus d’une offre de 300 dollars chacun. Mais, selon certaines sources, ces promesses n’ont jamais été concrétisées. Des milliers de veuves de soldats sont montées au créneau pour réclamer le paiement des prestations de leurs maris tombés sur le champ de bataille durant la guerre.
Beaucoup reste encore à faire sur le plan social, dans ce pays d’environ 4 millions d’habitants et malgré la paix, la menace de troubles le hante encore.