La capitale centrafricaine Bangui s’est réveillée vendredi, au son de rafales de tirs automatiques qui ont eu lieu au centre de la ville et dans la zone de l’aéroport alors que des milliers de manifestants dans les rues de la capitale, réclamaient la démission du gouvernement de transition.
Selon une source militaire, ces tirs ont été le fait des forces militaires et de la police pour empêcher une progression des manifestants. Les tirs ont été entendus vers 6 heures du matin, fait rarissime, à proximité du palais présidentiel dans le centre-ville. Plusieurs milliers de personnes s’y étaient rassemblées et dans d’autres quartiers de la ville, notamment près de l’aéroport, pour exprimer leur colère contre le gouvernement de transition du pays et la présence de certaines forces militaires étrangères. Elles réclamaient la démission du gouvernement, incapable de ramener la sécurité dans le pays et le départ de certaines forces militaires étrangères telles que celles du Burundi accusées de passivité face aux violences contre les chrétiens. Le calme était revenu dans la ville peu après 07h00 du matin, mais de nombreuses barricades étaient encore visibles dans plusieurs quartiers de la ville où aucune circulation n’était présente et surveillée par des patrouilles d’hélicoptères français.
Bangui assiste depuis quelques jours à un regain de violences qui a culminé mercredi avec une attaque meurtrière dans une église faisant 15 morts. S’en sont suivis des accrochages entre jeunes et forces africaines qui ont fait plusieurs blessés du côté des civils. Le Premier ministre centrafricain attribue la paternité de ces violences à des « hommes politiques très proches du pouvoir » qui auraient pour objectif de déstabiliser le pays.