Après avoir annoncé la semaine dernière que la loi d’ « indigénisation » allait être révisée, le gouvernement zimbabwéen semble avoir changé d’avis. En vertu de cette loi, les entreprises minières étrangères sont toujours tenues de verser une partie de leurs actions à des investisseurs locaux.
Selon un porte-parole du parti au pouvoir ZANU-PF, les sociétés minières étrangères devront céder 51% de leurs parts à leurs partenaires locaux. Quant aux compagnies des secteurs financier et manufacturier, elles ont toute la latitude pour négocier avec leurs partenaires locaux, du pourcentage des parts à céder.
Selon des sources proches du dossier, le ministre de l’Indigénisation devrait bientôt élaborer un cadre légal pour l’application de ces mesures. Or jeudi dernier, le ministre des Finances Patrick Chinamasa avait déclaré devant le parlement, que la loi d’indigénisation allait être bientôt modifiée, afin d’être moins contraignante pour les investisseurs étrangers. La modification de cette loi devait entre autres, permettre aux entreprises de jouir à nouveau de la totalité de leurs actions.
Pour rappel, la loi d’indigénisation, votée en 2007, avait été globalement mal accueillie, aussi bien par les investisseurs, que par les opposants au régime du président Robert Mugabe. Certains alliés de ce dernier s’étaient même montrés hostiles à cette loi. Son application avait eu pour conséquences une diminution du taux d’investissement, notamment dans le secteur minier. Face à un accueil aussi mitigé, le gouvernement avait décidé de réviser sa position, et tenté de rassurer les investisseurs. M. Chinamasa avait notamment déclaré que le gouvernement ne voulait en aucun cas dépouiller les investisseurs étrangers de leur argent.
Mais tout semble indiquer que la loi d’indigénisation n’est pas près d’être modifiée. Le Zimbabwe, faut-il le rappeler, fait face actuellement à une grave crise économique qui oblige les autorités à prendre parfois des mesures draconiennes.