Les travailleurs d’une mine de cuivre de la société Gécamines ,en République démocratique du Congo, ont lancé une grève pour réclamer le paiement de leurs salaires. Ce débrayage intervient alors que Gécamines est actuellement à court de ressources financières. Impayés depuis trois mois et ayant souvent menacé de faire grève, les ouvriers de la mine située à Kolwezi dans la province du Katanga, sont finalement passés à l’action. Jackie Makong, chef du syndicat des grévistes, a indiqué que « la grève se poursuivra tant qu’une solution n’aura pas été trouvée à nos revendications ». Selon Frank Nkori Bokango, porte-parole de la société Gécamines, « les revendications des ouvriers sont tout à fait normales ».
Aussi, le syndicat et les dirigeants de la société sont-ils en négociation pour essayer de trouver une solution durable. « Au demeurant, la grève n’aura qu’un impact limité sur les opérations d’exploitation de la mine », a souligné le représentant de la mine.
Toutefois le ras-le-bol des grévistes demeure constant et risque bien de s’étendre au-delà de la mine de Kolwezi. C’est du moins l’avis d’un employé de Gécamines travaillant dans la ville voisine de Lubumbashi. Il a manifesté sa colère contre cette société pour le non paiement des salaires, et dénoncé un « cercle vicieux dans lequel se trouvent les mineurs ».
Depuis plusieurs années, Gécamines fait face à d’énormes difficultés économiques. Après avoir évité la faillite dans les années 1990, cette société d’Etat peine à financer ses opérations dans la région cuprifère du Katanga. En conséquence, ses productions ont largement chuté au fil des années. En 2012, elle n’a produit que 35.000 tonnes de cuivre, contre 500.000 tonnes en 1985.
Pour venir à bout de ses déboires financiers, et syndicaux en vue de relancer sa production, Gécamines a créé des joint-ventures avec des sociétés minières étrangères. Son objectif actuel vise à porter sa production de cuivre à 100.000 tonnes d’ici 2016.