Au Burundi, plusieurs ONG ont annoncé la semaine dernière, avoir intenté une action en justice contre le gouvernement, à propos d’exécutions sommaires survenues dans le pays quelques années plus tôt.
Les quatre ONG, Acat-Burundi, APRODH, Forsc et Focode, toutes vouées à la cause des droits de l’Homme, ont annoncé qu’elles ont saisi la CADHP (Commision africaine des Droits de l’Homme et des Peuples). Elles accusent l’Etat burundais d’avoir gardé le silence sur le cas de quatre opposants, assassinés entre 2010 et 2012, dans des circonstances demeurées floues. Selon Pacifique Nininahazwe, dirigeant du Focode, aucune suite n’a été donnée par les tribunaux burundais à propos de la mort de ces quatre opposants. L’Etat burundais doit donc « s’expliquer sur ces cas d’exécutions extrajudiciaires que le pouvoir avait qualifié à l’époque de ‘règlements de compte’ », a-t-il indiqué ,ajoutant que les quatre ONG, aidées par leur homologue suisse Trial (Track impunity always), continuent d’enquêter sur d’autres cas qui seront soumis à la CADHP.
Toutefois, l’assassinat d’Ernest Marinumva, survenu en 2009, n’a pas été évoqué dans la plainte déposée devant le CADHP. Pour mémoire, Ernest Marinumva, activiste anti-corruption, a été tué en 2009 pendant qu’il enquêtait sur des détournements d’armes destinées à la police. La justice burundaise est toujours en train de traiter son cas. Selon Pacifique Nininahazwe, « il faudra attendre l’épuisement de toutes les voies de recours internes, avant de saisir une juridiction supranationale ».
Après la plainte des quatre ONG contre le gouvernement burundais, plusieurs militants se dont dit inquiets pour leur sécurité, craignant notamment des représailles de la part des autorités. L’action en justice des organisations des droits humains, intervient alors que le Burundi s’apprête à organiser en 2015, des élections générales cruciales pour la stabilité politique du pays.