Les ouvriers des mines de platine d’Afrique du Sud ont accepté lundi de mettre fin à la grève qui bloquait ce secteur depuis plus de cinq mois.
Devant quelque 30 000 mineurs Joseph Mathunjwa, a annoncé hier, dans un stade non loin de Rustenburg (nord), la signature d’un accord prévu pour mardi. Ce leader syndical, initiateur de cet arrêt de travail ,a déclaré, que « la grève est officiellement terminée et que les salariés reprennent le travail le mercredi ». Le président du syndicat radical Amcu a pris soin de lire les termes de l’accord tant attendu, et accepté par les différentes parties prenantes.
De par sa durée record et sa radicalité, cette grève restera gravée, dans les annales de l’histoire syndicale minière sud-africaine. Avec ce dénouement, M. Mathunjwa est désormais considéré comme le héros de la classe ouvrière qui a été, pendant longtemps, majoritairement affiliée au Num, le syndicat national des mineurs. Ce regroupement s’est illustré surtout dans les années 1980 au plus fort de la lutte anti-apartheid. Mais, actuellement, sa proximité d’avec l’ANC semble le rendre impopulaire. D’ailleurs, M. Mathunjwa n’a pas hésité à accuser le parti au pouvoir en connivence avec les compagnies minières, notamment de par son manque de réactivité devant les inégalités salariales dans ce secteur.
Depuis le 23 janvier dernier, les grévistes réclamaient une rémunération de base de 1173 dollars pour tous les mineurs, correspondant à une augmentation de 150 % pour les ouvriers les moins qualifiés. D’après le responsable de l’Amcu, bon nombre de mineurs atteindront cette barre en trois ans, suivant les clauses de l’accord.
Pour rappel, c’est le même salaire que réclamaient les mineurs lors de la tuerie de Marikana le 16 aout 2012 au cours de laquelle les forces de l’ordre avaient abattu 34 grévistes.