En république centrafricaine, la ville de Bambari est depuis lundi dernier, le théâtre de violents affrontements entre ex-rebelles Séléka et miliciens anti-balaka. Jeudi, un bilan provisoire faisait état de 70 morts et une centaine de blessés.
Ce nouveau cycle de violence a pour origine le massacre dimanche dernier, de 17 musulmans, par des membres de la milice chrétienne anti-balaka. Bien que cette dernière ait nié toute implication dans ces évènements, les violences se sont vite amplifiées dans les jours suivants. A Bambari, comme dans les villages environnants, la situation est devenue critique. Selon une source militaire, plusieurs dizaines de maisons ont été incendiées depuis le début des affrontements. Les habitants, apeurés, hésitent à sortir de chez eux, alors que certains secteurs de la ville demeurent inaccessibles aux soldats de la force africaine Misca. Selon un employé du CICR, les véhicules de la Croix-Rouge ont pu quitter la ville, pour se rendre à la capitale Bangui.
Mardi dernier, un officier a indiqué que « la plupart des victimes étaient tuées à l’arme blanche ou par balles », ajoutant que « les affrontements donnent l’impression d’attaques cordonnées des groupes armés ».
Après ces nouveaux massacres, des ressortissants de Bambari vivant à Bangui, ont invité leurs concitoyens à observer trois jours de deuil à la mémoire des victimes. « Je vais observer ce deuil en mettant un bout de tissu noir sur ma chemise pendant trois jours », a déclaré Louis Ngakossi, un ressortissant de Bambari, tout en déplorant l’inaction des autorités centrafricaines face à ces massacres.
Depuis plus d’un an, la Centrafrique est plongée dans un conflit sans précédent, marqué des violences intercommunautaires. Plusieurs milliers de personnes, surtout des musulmans ont dû fuir le pays, pour échapper aux exactions des miliciens anti-balaka.