Plus de 5,3 millions de Sénégalais ont été appelés aux urnes dimanche, pour choisir les élus locaux dans 602 départements et municipalités. Un scrutin jugé comme test pour la coalition gouvernementale et pour le chef de l’Etat Macky Sall, deux ans après le début de son mandat. Son parti l’Alliance pour la République (APR), qui a encore une très faible assise au niveau national, se présente à ces élections en rangs dispersés. M. Sall avait remporté brillamment la présidentielle de 2012 face à Abdoulaye Wade, grâce à une coalition de plusieurs partis politiques. Mais dans ces élections locales, cette majorité gouvernementale est apparue divisée, à tel point qu’elle a présenté des listes concurrentes dans des circonscriptions électorales de grandes villes, telles que Saint-Louis ou encore Fatick.
Pourtant, l’enjeu est crucial pour l’APR qui espère renforcer ses bases dans le pays en attente de la prochaine échéance des présidentielles en 2017. Il l’est autant pour beaucoup de candidats, parmi lesquels des membres du gouvernement actuel, des DG de sociétés et d’agences nationales, dont certains vont tenter de « jouer le tout pour le tout ». L’attention se focalise particulièrement sur la ville de Dakar où la grande bataille se jouera dans la commune du Grand Yoff, entre la Première ministre Aminata Touré et le maire sortant de Dakar, le socialiste Khalifa Sall.
Peu importe le résultat, l’issue de ces échéances changera radicalement l’avenir politique des deux belligérants. Dans ce scrutin, c’est le nombre impressionnant des 2700 listes qui sont en compétition contre seulement 1.600 aux dernières élections locales de 2009. Ce qui fait craindre des risques de confusions pour les électeurs.