Au Rwanda, l’enquête diligentée par les juges français, Marc Trévidic et Nathalie Poux sur l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, vient d’être achevée.
Survenu dans la nuit du 6 avril 1994 à Kigali, cet attentat est considéré comme le point de départ du génocide rwandais qui avait coûté la vie au président Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira.
Une enquête à ce sujet a été ouverte en 1998, et abouti en 2008, à la mise en examen de sept proches du président rwandais actuel, Paul Kagamé. Ils ont notamment été visés par 9 mandats d’arrêt, signés par le juge français d’instruction Jean-Louis Bruguière.
Ce dernier soupçonnait un commando du Front Patriotique Rwandais (FPR), actuellement au pouvoir, de s’être infiltré à travers les dispositifs de l’armée rwandaise, pour perpétrer l’attentat. Ce qui a suscité une vive tension diplomatique entre Paris et Kigali, le Rwanda accusant plutôt la France d’avoir joué un rôle déterminant dans le génocide qui a fait plus de 800.000 morts.
Bouclée mardi dernier, l’enquête laisse désormais la place aux magistrats d’instruction qui doivent décider de renvoyer ou non les sept accusés en procès. En attendant, les avocats des personnes visées par cette enquête, espèrent qu’un non-lieu sera prononcé « au plus vite ».
Selon Mes Léon-Lef Forster et Bernard Maingain, « les mandats d’arrêts émis contre leurs clients sont injustifiés ». De même, les parties civiles ont estimé que l’enquête ne prouve aucune certitude quant à l’identité des personnes qui ont tiré sur l’avion.
Le parquet d’instruction dispose d’un délai de trois mois pour prendre ses réquisitions, mais entre temps, les parties pourront toujours faire des observations.
Rappelons que l’enquête avait été ouverte en France, en raison de la nationalité française de l’équipage de l’avion abattu à l’époque.