Après réajustement de ses projections économiques pour l’année 2014, le Ghana table désormais sur une croissance économique moins élevée, de 7,1% au lieu de 8% initialement. En revanche, le pays se trouve confronté à un déficit budgétaire plus important que prévu, a annoncé mercredi 16 juillet le ministre ghanéen des Finances. « Le taux d’inflation pourrait aussi augmenter jusqu’à 13% en moyenne, soit deux points de plus », a-t-il ajouté.
Comme résultat, les réserves de change du Ghana ne pourront pas couvrir plus de deux mois et demi d’importations. La dette du pays avoisine les 55% de son PIB. Pour soutenir les dépenses de l’Etat, le gouvernement ghanéen a dû réclamer une rallonge budgétaire de 3,1 milliards de Cédis ghanéens, soit 935 millions de dollars. Un projet de loi de finances rectificative a été déposé au parlement à cet effet. Mais les précisions n’ont pas été données sur les modalités de financement de cette enveloppe budgétaire supplémentaire. Celle-ci intervient au moment où le Ghana s’apprête déjà à émettre un eurobond de 1,5 milliard de dollars.
Dans ce contexte, la situation s’annonce compliquée, non seulement pour l’Etat mais aussi pour le secteur privé. Ainsi, à la fin de la dernière semaine, la place financière du Ghana (le Ghana Stock Exchange) avait-elle perdu plus de neuf points de base. Plusieurs grandes entreprises ont été entraînées dans cette chute. C’est le cas, de Sic Insurance, de Guiness Ghana ou encore d’Aluworks Ghana qui ont perdu respectivement 4,5%, 12,5% et 16,7%. Selon Sam Mensah, président du conseil du Ghana Stock Exchange, a affirmé que « c’est l’étroitesse du marché financier intérieur qui justifie les larges recours au marché international de la dette et contribue à gonfler les taux de financement à l’affaiblissement de la monnaie locale et du Ghana qui a besoin d’une transition ».