Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burundi a fait part mardi de ses inquiétudes quant au déroulement du processus électoral dans ce pays. Un processus qui, selon lui, est confronté à quatre grands défis.
Pierre-Claver Ndayicariye qui s’exprimait lors d’une réunion des ambassadeurs accrédités au Burundi, a tout d’abord indiqué que le premier défi du processus électoral est l’enrôlement des électeurs. Cette opération, qui doit se dérouler entre septembre et octobre 2014, nécessite des fonds d’urgence et revêt une importance capitale. « Sans cette activité, il n’y aura pas d’élections au Burundi », a-t-il déclaré. Ajoutant que « le deuxième défi est relatif à l’éducation électorale, afin que le peuple puisse voter en ayant connaissance des innovations du nouveau code électoral ».
Quant au troisième défi, il s’agit de la surexploitation par les médias, de certains incidents survenant entre les membres des partis politiques. Une pratique jugée, selon lui, « contre-productive ».
Le dernier défi concerne la mauvaise interprétation des diverses compétences de la CENI, qui sont limitées, contrairement à ce que croit parfois, la classe politique.
Le président de la CENI a par ailleurs souligné que l’Etat burundais aurait besoin d’une enveloppe de 60 millions de dollars pour financer les élections de 2015.
Le premier vice-président burundais, Prosper Bazombanza, a pour sa part, souligné certaines questions qui préoccupent l’opinion publique, à l’approche des élections. Il s’agit en l’occurrence de savoir si la compétition électorale se déroulera aisément, vu les énormes moyens financiers et matériels que cela requiert. Il a indiqué que le processus électoral reste marqué par un certain scepticisme. Et de fait, beaucoup de citoyens se demandent s’il existe assez d’éléments à même de garantir la tenue d’élections pouvant être marquées par le calme et la transparence.