Depuis le 1er août, le monde de l’audio-visuel est entré dans une ère nouvelle au Rwanda. Ce pays vient en effet d’achever son passage de la télévision analogique terrestre (TAT) à la télévision numérique terrestre (TNT). Le Rwanda devient ainsi le 3e pays en Afrique à opérer une telle transition, après la Tanzanie et l’île Maurice. Cette évolution s’inscrit dans le cadre d’un engagement pris en 2006 par les pays africains auprès de l’UIT (Union Internationale des Télécommunications) où l’ensemble du continent devrait passer entièrement à la TNT dès juin 2015.
Pour le Rwanda, le passage à la TNT comporte deux avantages principaux, à savoir une amélioration de la qualité de réception, et une libération des fréquences qui pourront ainsi servir à d’autres fins, comme le développement de l’internet haut débit.
Cette évolution a cependant été lente et onéreuse. La TAT a été abandonnée progressivement dans le pays, à partir de janvier 2014. La capitale Kigali a été la première ville à bénéficier de cette transition. Ensuite, le processus s’était étendu au nord-ouest du pays en mars, puis l’est en mai, et enfin l’ouest dans la nuit du 31 juillet.
Ce changement, bien qu’il fasse la fierté du Rwanda, suscite néanmoins de nombreuses inquiétudes. En effet, nombreux sont les foyers qui ne possèdent pas encore les équipements nécessaires pour disposer de la TNT. L’Autorité rwandaise de régulation ses services d’utilité publique, estime ainsi que 27% des ménages ayant un téléviseur risquent d’être privés de télévision, avec l’arrivée de la TNT.
D’une façon générale, les pays africains rencontrent des difficultés à opérer le passage de l’analogique au numérique, en raison des moyens financiers énormes que cela nécessite. A titre d’exemple, cette transition peut coûter respectivement 60 et 70 millions d’euros au Sénégal, au Mali.