S’exprimant au nom du gouvernement sur les ondes de la radio Tsinat, le Premier ministre éthiopien, Hailémariam Desalegn n’a pas hésité à désigner Asmara comme « les tentacules de la terreur et la menace de la sécurité du pays ».
Plus rien ne semble aller entre l’Ethiopie et le voisin érythréen. En fin de semaine, le premier ministre éthiopien n’a pas choisi les mots pour nommer ouvertement Asmara. Sa déclaration avait l’accent d’une déclaration de guerre ou d’une rupture des relations bilatérales en ces termes : « L’impérieuse urgence de couper les tentacules de la terreur Asmara qui constitue une menace directe pour notre sécurité nationale »,a-t-il averti . En s’exprimant ainsi, il allait dans le même sillage que son prédécesseur Meles Zenawi.
Il est clair aujourd’hui que l’Erythrée constitue la source principale du terrorisme dans la région de la corne d’Afrique. Les manœuvres militaires impressionnants auxquelles se livre l’armée éthiopienne sur les territoires situés près des frontières érythréennes, sont de nature à confirmer l’hypothèse d’une attaque prochaine de l’armée d’Adis Abeba qui ne sera pas la première, puisqu’en 1998, les deux pays s’étaient affrontés. Pour cause d’un morceau de territoire que l’Ethiopie réclamait, mettant en avant le principe de la violation de la souveraineté territoriale. Ces deux pays ont une même culture, une même religion et une consanguinité quasi-irréfutable, ce qui suscite une sérieuse interrogation sur les conflits permanents.