L’ONG environnementale Wildlife Conservation Society (WCS) a tiré mercredi la sonnette d’alarme sur la destruction de la faune au Soudan du Sud en raison du conflit qui fait rage dans ce pays depuis bientôt un an.
Selon cette ONG, les belligérants sud-soudanais, aussi bien les troupes rebelles que les forces gouvernementales, sont responsables de ce massacre, qui met tout particulièrement en péril les éléphants, espèces désormais menacées de disparition dans ce pays. Pour Paul Elkan, responsable de WCS, « il s’agit d’une vraie tragédie, avec des conséquences terribles. Ajoutant que « les éléphants traumatisés du Soudan du Sud sont au bord du précipice, et les combats qui se poursuivent menacent de les pousser davantage vers l’extinction ».
La gravité de la situation s’illustre davantage par les statistiques. Ainsi, dans les années 1970, le Soudan comptait près de 80.000 éléphants. Ce chiffre n’a pas cessé de décroitre au fil des années, au point qu’à la fin de la guerre civile en 2005, il ne restait plus que 2.500 éléphants. Un tiers de ces pachydermes restant a désormais disparu, avec l’éclatement du conflit au Soudan du Sud en décembre 2013. « Une perte énorme », selon Paul Elkan.
Le conflit actuel au Soudan du Sud, pays ayant proclamé son indépendance en 2011, oppose le président Salva Kiir à son ancien vice-président Riek Machar. Les affrontements entre les troupes des deux hommes ont déjà fait plusieurs milliers de morts et plus d’un millions de déplacés. Au niveau de la faune, les conséquences de la guerre sont tout aussi désastreuses. Outre les 30% d’éléphants tués notamment pour leur ivoire, d’autres espèces telles que les girafes et les antilopes ont également été massacrées pour servir de gibier aux belligérants.