Le Parquet national financier (PNF)de France a ouvert lundi une enquête contre l’ancien président centrafricain François Bozizé, accusé de s’être enrichi sur le dos de son pays lors de son passage au pouvoir entre 2003 et 2013.
Le PNF avait reçu à la mi-novembre une plainte de l’État centrafricain visant certains biens mobiliers et immobiliers ainsi que des avoirs bancaires appartenant à M. Bozizé, son entourage ou ses anciens alliés politiques.Un patrimoine que l’ancien chef d’Etat centrafricain est soupçonné d’avoir acquis illicitement.
Après examen de la plainte, le PNF a ainsi décidé d’ouvrir une enquête pour détournements de fonds publics, corruption d’agents publics étrangers et blanchiment de ces délits.Les investigations à cet effet seront menées par l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF).Me William Bourdon,l’avocat représentant la Centrafrique dans cette affaire, s’est réjoui de « cette première décision, rapide, d’ouvrir une enquête ».
François Bozizé s’est emparé du pouvoir en 2003 en Centrafrique, après avoir renversé le président Ange Félix Patassé. Il a été à son tour évincé en mars 2013 par la Séléka, une coalition rebelle composée majoritairement de musulmans. Dès lors, la Centrafrique, pays majoritairement chrétien s’est retrouvée plongée dans un conflit marqué par des violences intercommunautaires et interreligieuses.
Suite à l’intervention militaire de la France, le leader de la Séléka Michel Djotodia a été chassé du pouvoir en janvier 2014, pour être remplacé par la présidente de transition Catherine Samba de Panza. Selon la plainte déposée par les autorités centrafricaines, M. Bozizé aurait construit son patrimoine par le biais de moyens illicites, dont des pots-de-vin obtenus dans le cadre de contrats miniers et de cession de droits d’exploitation, avec les entreprises Areva ou Uramin.