L’organisation de l’Etat Islamique (EI) envisagerait de recourir aux migrants comme une « arme psychologique » contre l’Europe, et tout particulièrement contre l’Italie si cette dernière venait à intervenir en Libye.
La police italienne a intercepté des écoutes téléphoniques des djihadistes de l’Etat Islamique dans lesquelles ils menacent d’envoyer des milliers de barques remplies de migrants vers les côtes italiennes en cas d’intervention occidentale sur le territoire libyen. Le chiffre avancé par les membres de l’EI est d’environ 500 000 migrants, soit à peu près trois fois plus que ce que le pays a dû accueillir comme clandestins sur toute l’année dernière.
D’après les dernières statistiques en la matière, l’avancée de l’Etat Islamique en Libye durant ces derniers mois a fait exploser le nombre de migrants arrivant en Italie de plus de 60% sur l’année 2014. En effet, avec une proximité des côtes libyennes (350 kilomètres seulement), l’Italie est fortement ouverte aux vagues de migrants clandestins, d’autant plus que le nombre de candidats à l’exil attendant d’embarquer est estimé à environ 700 000 personnes sur les côtes libyennes.
Pour le moment une opération militaire au sol en Libye, prônée au départ par l’Italie et l’Egypte, est écartée en raison de l’opposition des autres capitales occidentales. Pourtant, Rome redoute toujours autant, voire plus, l’installation d’un « califat » en Libye, à l’image de celui de l’EI en Irak et en Syrie. Le gouvernement italien a d’ailleurs averti il y a quelques jours que le temps était désormais compté pour trouver une solution politique face au renforcement de l’EI en Libye. La principale crainte des italiens est l’arrivée de djihadistes de l’EI parmi les vagues de migrants sur les « boat-people ».
Pour se faire, l’EI peut recourir à une technique simple, qui a déjà été utilisée par les passeurs de migrants. L’opération consiste à lancer des bateaux-fantômes, des navires vétustes, remplis à ras-bord de migrants, et envoyés à la dérive dans la Méditerrnanée, sans conducteur, pour obliger les équipes de sauvetage à intervenir.