Amnesty International a dénoncé mercredi, les atrocités de Boko Haram qui vient de massacrer près de 400 civils dans le nord du Cameroun et les ripostes violentes des forces de sécurité camerounaises qui ont provoqué des dizaines d’autres morts.
La réaction d’Amnesty est contenu dans un rapport intitulé « Cameroun : les droits humains en ligne de mire. La lutte contre Boko Haram et ses conséquences » élaboré sur la base des conclusions de trois missions de recherche effectuées au Cameroun, en février, mars et mai 2015, ainsi que des recherches complémentaires de juin à août.
Si les crimes de guerre, des enlèvements et raids aux attentats suicides dont s’est rendu coupable Boko Haram au Cameroun, étaient malheureusement prévisibles, l’ampleur des violations des droits humains dont se sont rendues coupables les forces de sécurité camerounaises, étaient moins envisageables, ajoute le rapport.
Selon Amnesty, les soldats camerounais, pour faire face à la menace terroriste, ont attaqué des villages, détruit des maisons, tué des civils et arrêté plus de 1.000 suspects dont certains n’étaient âgés que de cinq ans. La majorité d’entre eux sont détenus dans des conditions déplorables à la prison de Maroua. Des évènements graves, tels que la mort de 25 personnes placées en garde à vue, un drame qui n’a donné lieu à aucune enquête sérieuse. On est toujours sans nouvelles de plus de 130 personnes arrêtées, ajoute la même source.
Entre les arrestations en masse, la détention arbitraire de mineurs, les exécutions illégales, Amnesty International estime « excessif », le recours à la force de l’armée camerounaise. Au cours d’une conférence de presse donnée hier mercredi à Yaoundé, le directeur d’Amnesty International pour l’Afrique centrale et de l’Ouest, Alioune Tine a exigé que les crimes commis par toutes les parties, les combattants de Boko Haram tout comme les forces de sécurité camerounaises, fassent l’objet d’enquêtes immédiates et impartiales.