Plusieurs pays d’Afrique, dont certains eux-mêmes victimes de l’extrémisme islamiste, ont exprimé samedi leur solidarité avec la France, à la suite des attentats de vendredi à Paris, qui ont fait au moins 128 morts et appelé à renforcer la coopération contre le terrorisme.
Les réactions les plus fortes sont venues du Maroc, du Nigeria et du Kenya, victimes respectivement des exactions et crimes des Shebab somaliens et du groupe Boko Haram.
Au Maroc, le Roi Mohammed VI a vivement condamné «les actes terroristes abjects» ayant ensanglanté vendredi soir Paris, la capitale française, et exprimé sa solidarité et son soutien au peuple et au gouvernement français dans cette rude épreuve.
Dans des messages adressés samedi au président François Hollande et à son Premier ministre, Manuel Valls, le souverain marocain a tenu «à condamner avec la plus grande vigueur » en son nom personnel et au nom du peuple marocain «ces actes terroristes abjects, et à vous assurer de toute notre solidarité et de notre soutien dans cette épreuve ».
« Grâce à la mobilisation et à la détermination du peuple français pour la défense de ses nobles valeurs, votre pays ami saura faire face à cette terrible épreuve », a ajouté le Roi du Maroc dans ses messages.
Au Nigeria, le président Muhammadu Buhari a déclaré être «choqué et profondément attristé en apprenant que des innocents avaient été victimes d’attentats terroristes haineux et lâches », annonce un communiqué officiel à Abuja.
Buhari « condamne les attentats barbares qui représentent une insulte inacceptable à toutes les valeurs humaines et aux normes de la civilisation », appelant « toutes les nations éprises de paix dans le monde, à intensifier la coopération multilatérale et la collaboration au niveau de l’action pour mettre rapidement fin au fléau du terrorisme international ».
Le Nigeria affronte depuis six ans les islamistes armés de Boko Haram, dont l’insurrection a déjà fait quelque 17.000 morts.
Au Kenya, le président kényan Uhuru Kenyatta a déclaré que « le peuple et le gouvernement du Kenya se tiennent au côté de la France en ce moment où notre humanité commune a été attaquée ».
« Les Français ont rendu célèbre l’appel qui reflète les valeurs communes que les Kényans partagent avec eux et qui sont attaqués par les terroristes, à Paris et à travers le monde », souligne Kenyatta.
Depuis que son armée est entrée en octobre 2011 en Somalie pour combattre les rebelles Shebab, le Kenya a été le théâtre régulier d’attaques, dont plusieurs de grande ampleur ayant ciblé le centre commercial Westgate de Nairobi (au moins 67 morts), des localités de la région côtière de Lamu (une centaine de morts) et l’Université de Garissa (148 morts).
Ailleurs en Afrique de l’Est, le Premier ministre de l’île Maurice, Aneerood Jugnauth, a également condamné « le plus sévèrement possible cet acte terroriste », et exprimé sa «solidarité avec le gouvernement français et la population française », affirmant que «le combat contre le terrorisme doit continuer »,.
En Afrique de l’Ouest, le président guinéen Alpha Condé « condamne fermement cet ignoble attentat terroriste » et souligne que « notre commune adhésion à une lutte sans merci contre le terrorisme doit être sans cesse renouvelée et renforcée pour le triomphe d’un monde de paix, de liberté et de tolérance ».
« Profondément indigné », le président sénégalais Macky Sall a exprimé ses « sentiments de profonde compassion et de solidarité », en condamnant « très fermement ces actes barbares qui s’attaquent, au-delà de la France et du peuple français, à notre humanité commune ».
Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a également condamné « avec la dernière vigueur le terrorisme aveugle et odieux » qui a frappé la France et exprimé dans des messages sur Twitter, « sa solidarité et sa sympathie au président François Hollande et au peuple français qui sauront vaincre le terrorisme ».
Le président du Gabon Ali Bongo a lui aussi exprimé sur Twitter, «toute sa solidarité au peuple français touché une nouvelle fois par des attaques terroristes abjectes ». « Face à l’horreur de ces actes qui touchent la France, ce sont tous les peuples libres du monde qui sont visés », a ajouté le président gabonais.