Les États membres du conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine ont affirmé à l’issue d’une réunion jeudi sur la crise au Burundi, qu’ils ne laisseront pas un autre génocide se dérouler sur le continent.
« L’Afrique ne permettra pas un autre génocide sur son sol, ont répété les membres du CPS lors d’une réunion à Addis Abeba », peut-on lire sur le compte twitter du Conseil. La réunion a été en grande partie consacrée à la situation au Burundi, pays frontalier du Rwanda où un génocide a fait en 100 jours quelque 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi.
« Un message très clair sort de la réunion en cours du CPS: les tueries au Burundi doivent cesser immédiatement », a également commenté sur Twitter le Commissaire Paix et Sécurité de l’UA, Smail Chergui.
Les membres du CPS ont débattu ce jeudi de la situation au Burundi et de l’urgente nécessité de mesures à prendre afin de stopper les tueries, et une déclaration sur le Burundi est en cours de rédaction, selon le compte officiel du Conseil.
Les ministres africains ont également été informés sur l’état de préparation de la composante est-africaine de la Force africaine en Attente (FAA) de l’UA pour un possible déploiement d’une force africaine au Burundi, toujours selon le compte Twitter du conseil.
Le Burundi a plongé dans une profonde crise politique émaillée de graves violences depuis l’annonce de la candidature fin avril de son président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat jugée inconstitutionnelle par l’opposition, la société civile et une partie de son propre.
Des armes ont été introduites dans les quartiers contestataires et les attaques sont quasi-quotidiennes contre la police, elle-même accusée par les défenseurs des droits de l’Homme d’usage disproportionné de la force, d’arrestations arbitraires, de tortures, ainsi que de nombreuses exécutions extrajudiciaires.
Le secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-moon a estimé mercredi que le Burundi était au bord d’une guerre civile qui risque d’embraser toute la région.