Les tensions politiques actuelles en République démocratique du Congo, nées de la volonté du président Joseph Kabila de briguer un nouveau mandat, pourraient dégénérer en une «crise sévère, voire violente» en l’absence d’un dialogue politique national sérieux, préviennent les Nations Unies.
Le secrétaire général-adjoint de l’Onu, Jan Eliasson, a souligné que les tensions politiques augmentaient en prélude aux élections présidentielles et législatives envisagées par la constitution. « La polarisation politique et le mécontentement public sont alimentés par les retards dans le processus électoral, le débat autour du respect de la constitution et les restrictions croissantes concernant l’espace démocratique », a expliqué M. Eliasson lors d’un briefing jeudi devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
Selon M. Eliasson, il y a de grandes craintes au Congo selon lesquelles le président Joseph Kabila, qui doit quitter le pouvoir à la fin de l’année, pourrait retarder les élections afin de se cramponner au pouvoir. La Cour constitutionnelle de la RDC a, au demeurant, décidé en mai que le président et les membres du parlement pouvaient rester en poste jusqu’à l’installation de nouveaux élus.
M.Kabila a proposé la tenue d’un dialogue national, mais aucun accord n’a été obtenu jusqu’ici sur ses termes ni sur les participants. L’opposition a en effet exprimé une grande réticence à ce sujet.