La violence refait surface en Centrafrique où une vingtaine de personne ont été tuées depuis vendredi dans le centre du pays, lors d’attaques lancées par des hommes armés issus de l’ex-coalition rebelle séléka.
Ces attaques lancées vendredi par des éléments ex-séléka, se sont poursuivies samedi et ont visé des villages, dont celui de Ndomété, autour de Kanga Bandoro. Des sources concordantes parlent de plus de 20 morts, sans toutefois pouvoir donner un bilan précis. Dans un communiqué, la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a indiqué dimanche avoir « décidé de renforcer son dispositif militaire à Kaga Bandoro et Ndomété pour prévenir toute détérioration de la situation ».
Kaga Bandoro est le fief du Front populaire pour le renouveau de Centrafrique (FPRC), un groupe armé issu de l’ex-coalition rebelle Séléka. Le front est dirigé par Noureddine Adam, sous le coup de sanctions internationales pour son implication présumée dans les tueries intercommunautaires de 2013-2014.
Les assaillants qui ont pillé et détruit des cases ont obligé certains villageois à fuir pour aller se réfugier à Bangui, la capitale. Une source sécuritaire indique que « ces attaques, selon les habitants de Kaga Bandoro, en fuite à Sibut, feraient suite aux informations faisant état de regroupement d’éléments anti-balaka dans les villages situés autour de Kaga Bandoro. Ces derniers s’apprêteraient à déloger les ex-séléka les accusant de prendre en otage la population ».
Arrivés au pouvoir après le renversement de l’ex-président François Bozizé en 2013, les Séléka sont entrés en confrontation avec les milices anti-Balaka majoritairement chrétiennes. La violence a dégénéré en guerre civile en Centrafrique, faisant des milliers de morts en 2013 et 2014 et obligeant des centaines de milliers d’autres à quitter leurs foyers.
Dirigée par Michel Djotodia, actuellement en exil, la coalition Séléka a finalement été chassée du pouvoir en 2014 sous la pression internationale. Après une transition politique, les Centrafricains ont élu début 2016 à la tête du pays Faustin-Archange Touadéra.
Avec l’aide de la communauté internationale le nouveau président tente de mettre en œuvre un programme de désarmement des groupes armés qui tiennent la population sous leur coupe dans leurs fiefs.