Au moins trois morts dans le rang des manifestants, selon un bilan provisoire de la manifestation journée «ville morte» contre la mission de l’ONU, organisée lundi, dans la capitale centrafricaine, Bangui, à l’appel d’un collectif de la société civile du pays qui exige le retrait de la force de l’ONU (Minusca), accusée de «passivité» face aux groupes armés qui sillonnent le pays.
L’appel du collectif de la société civile a été très suivi à Bangui, où les populations avaient érigé des barricades dans plusieurs quartiers, pour bloquer la circulation des taxis. De nombreux commerces étaient fermés, ainsi que les banques.
« En restant à la maison, la population va marquer son adhésion aux actions de la société civile demandant le retrait de la Minusca, et le ras-le-bol devant les tueries qui gagnent presque tout le pays», avait déclaré à la presse, le coordonnateur de la Société civile, Gervais Lakosso.
Mais, alors que des manifestants se dirigeaient vers le quartier général de la Minusca pour y observer un sit-in, ils se sont heurtés aux Casques bleus qui ont bloqué leur progression. La répression aura fait au moins trois morts et plusieurs blessés dans le rang des manifestants.
La Minusca qui compte plus de 10.000 soldats et policiers en Centrafrique, est très critiquée dans ce pays. «La mandat de la Minusca est clair, il vise à réduire la présence des groupes armés. Mais, là où les forces onusiennes existent qu’il y a des tueries (…) La Société civile estime que la Minusca fait preuve de passivité et de complicité», accuse Gervais Lakosso.
Une accusation rejetée par la mission onusienne, dont le retrait est fortement réclamé par la population. « Il ne faut pas mentir aux Centrafricains et dire qu’on a des forces armées centrafricaines qui pourront défendre les Centrafricains. C’est mentir aux Centrafricains que de ne voir que les problèmes et de ne pas voir les actions », a souligné le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro sur une radio locale.